• Kyoto 京都, ville éternelle, je me devais d’y mettre les pieds. Un adage nippon raconte que le Japon est comme un être humain dont la tête serait à Tokyo 東京, l’estomac à Osaka 大阪 et le cœur à Kyoto. Cette ville est considérée comme la capitale historique, intellectuelle et culturelle du Japon (nombre de ses monuments sont classés au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco).

    De l’aéroport d’Osaka, on arrive à Kyoto en bus limousine. J’ai posé mes bagages dans un Backpacker Hostel – K’s House Kyoto (http://kshouse.jp/tokyo-e/index.html) qui offre de bons services à petits prix. Il y a des dortoirs, des chambres doubles, des point d’accès internet, une cuisine, une salle commune pour rencontrer des gens, un bar…

    Quand on se ballade dans Kyoto, on perçoit nettement la différence, comparé à Kumamoto. La ville est parsemée de temples parfaitement bien conservés, on passe devant de vieilles demeures privés au charme typiquement japonais, on déambule entres d’anciennes bicoques cernées d’immeubles clinquants. On se prend un claque, je me suis vraiment senti au Japon, ce qui n’était pas vraiment le cas à Kumamoto. Aussi à midi, j’ai mangé les meilleurs Ramen ラーメン (pâtes dans un bouillon) de toute ma vie dans le restaurant Ippudo 一風堂 près de Shijo-dori, une artère principale de la ville.

    Sayaka, une japonaise que j’ai rencontrée à Kumamoto, et moi sommes ensuite allés vers le Château de Kyoto, le Nijo-jo 二条城 construit en 1603, qui a servi de demeure au premier shogun Tokugawa Leyasu 徳川家康. Le château était alors exceptionnellement fermé, nous allions donc y retourner le lendemain.

    Le jour déclinant, nous sommes donc dirigés vers l’enceinte du Grand Palais impérial, le Kyoto Gosho 京都御所. Nous avons visité l’immense parc parsemé de temples de ce palais construit en 769 qui a servi de résidence à l’empereur du Japon lorsque Kyoto était la capitale du pays. Les visites se font par groupes et doivent être réservées à l’avance. Nous avons donc laissé tomber, je le visiterai une autre fois.

    La nuit tombée, nous sommes partis dans le quartier de Pontocho et de Kawaramachi. Lieu névralgique de la vie japonaise nocturne, la rue de pontocho est composée uniquement de restaurants divers et variés, regroupant ainsi une palette de toute la cuisine japonaise. Seulement, les prix y sont bizarrement beaucoup plus élevés que la normale, tourisme oblige.

    Nous avons tardivement rejoint l’hôtel dans un froid à dépecer à ours.


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  • Voulant contrecarrer les échecs de la vieille, nous nous sommes levés tôt, 11h. Nous avons prix auprès de la réception un pass Bus (500 yens) pour toute la journée et en route vers l’aventure.

    La première destination fut le Temple Kinkaku-ji 金閣寺connu sous le nom de pavillon d’or, nom bien mérité car il est presque intégralement recouvert de feuilles d’or. Construit en 1397, le pavillon servit de demeure au shogun Ashikaga Yoshimitsu足利 義et ne devint un temple qu’après sa mort. Il fut entièrement brulé en 1950 par le suicide d’un jeune moine puis reconstruit. La beauté et la poésie qui émanent de ces lieux sont troublantes. Le petit jardin et l’étang entourant l’édifice donne un équilibre parfait, un raffinement à la japonaise.

    Le Temple Gingaku-ji 銀閣寺, le pavillon d’argent, son homologue argenté situé à l’est de la ville était en rénovation. Il semblerait que contrairement au pavillon d’or, il n’est jamais été recouvert de feuilles d’argent (projet initial) mais de laque, son aspect semble donc moins impressionnant. Il se visite mieux la nuit, l’espace autour ayant été aménagé pour refléter l’éclat lunaire (gravier blanc).

    La deuxième destination fut le Nijo-jo que nous n’avons pas pu visiter la veille. L’enceinte du château contient un ensemble de différents palais et jardins. Le Palais Ninomaru (interdit de photographier à l’intérieur) contenait dans le tamis de sa pénombre, des pièces d’une beauté surannée et usée mais toujours saisissante. Des scènes de la vie quotidienne y étaient reconstituées par des mannequins en tenue d’époque. Le Jardin Ninamoru doit plutôt se visiter en automne ou au printemps (comme le tout Kyoto d’ailleurs) et ne présentait alors que peu d’intérêt. Un peu plus loin, à l’abri d’autres remparts, l’extérieur du Palais de Honmaru transpirait d’une atmosphère intemporelle dans le soleil couchant. Il est souvent impossible de le visiter de l’intérieur.

    La nuit bien avancée, la troisième destination été la grande Tour de Kyoto 京都タワーet ses 131 mètres. Du haut de son observatoire, on peut apercevoir toute la ville et ses monuments. Des longues-vues sont à disposition et permettent même d’espionner les appartements à plusieurs kilomètres à la ronde mais personne ne fait ce genre de chose, voyons. La photo que l'on voit en gros plan est la vue que l'on peu avoir à travers la lunette :)


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  • Pour profiter de la journée, cette fois-ci nous nous sommes levés aux aurores, 9h. Nous avons emprunté des vélos à la réception (décidemment il y a tous dans cet hôtel) et avons filé, luttant contre le vent glacé et chargé de flocons de neige vers la rive Est de la ville. De nombreux temples parsemaient le chemin mais nous avons poursuivis, grimpant une colline monstrueuse à vélo, vers l’un des plus célèbres de Kyoto.

    Le Temple Kiyomizu-dera 清水寺est l’une des étapes à ne pas manquer. Bâti sur 139 gros et robuste pilotis de bois en 798, il s’arrache à la montagne, se dressant face à la ville, comme une un géant silencieux. On déambule dans le temple puis on peut choisir de faire des offrandes aux dieux, en jetant des pièces dans des troncs, Saisen Bako賽銭,avant de prier. Ensuite on a le choix de passer par un immense escalier ou par un sous-bois, s’accrochant fermement au versant de la colline et conservant en son sein des tombes anciennes, pour rejoindre le bassin rituel, Chouzuya 手水, ou l’on puise à une fontaine de l’eau à l’aide d’un long ustensile afin de se purifier la bouche et les mains.

    Mais nous n’avons pas le temps de trainer car une escale importante nous attend, nous rentrons à l’hôtel, déposons les vélos, et attrapons un train.

    Nara 奈良, ne pas aller à Nara serait comme ne pas boire de Monbazillac en visitant le Périgord. Cette ville est tout bonnement hors du temps, complètement décalée. Elle constitue en elle-même le fondement même de la culture japonaise, tout vient de Nara et tout réfère à Nara. Elle fut la première capitale du Japon. A la sortie de la gare, rien de spécial, une petite ville nippone sans grand charme. Quand on s’enfonce dans les rues aux alentours du grand parc de Nara, Tobihino 飛火野, on change de planète. D’innombrables temples parsèment une forêt aérée de plaines et de clairières. Le plus étonnant, un nombre considérable de biches, shika鹿,déambulent en liberté dans les environs. Elles ne sont pas farouches et  iront même jusqu'à vous donner un coup de semonce si vous les embêtez un peu trop. Elles sont attirés par la bouffe comme des abeilles par du miel et n’hésitent pas à faire les poches ou à piocher dans les sacs des touristes. Nous avons essayé de les appâter avec des vieilles feuilles ou des bouts de papiers mais elle ne sont pas dénuées de bon sens. Des gateaux ou rien.

    Après une longue allée clairsemée d’arbres, de petits temples, d’échoppes, de biches et de touristes se dresse un immense Mon d’où, entre ses sombres piliers, l’on peut apercevoir le titanesque Temple bouddhiste Todai-ji 東大寺.

    Une fois entré à l’intérieur, on comprend mieux pourquoi il est si grand. Il contient en son sein une immense statue de bouddha en bronze doré nommé Birushana Bosatsu.

    Après cela, alors que le temple ferme, prenant la direction, à travers forêts et collines, du sanctuaire Kasuga Taisha 春日大社qui se niche dans la pénombre d’un crépuscule bleuté. C’est le sanctuaire shinto le plus important de Nara et date du VIIIe siècle. En son sein et aux alentours, près de 3000 lanternes se dressent et sont illuminés deux fois par ans à l’occasion de la fête des lanternes. Autours du temple se dressent quelques uns des plus vieux arbres du Japon dont l’un par exemple a près de 1000 ans.

    Malgré tout cela, il nous faut rentrer à Kyoto. Nous attrapons donc un des derniers trains avant de rentrer à l’hotel. Le lendemain, nous quittions Kyoto à l’aube, 11h.


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  • Osaka, la troisième ville du pays avec une population dans le centre de la ville avoisinant les 2,6 millions d’habitants. Quand je sors de la gare, le ton est donné, des buildings immenses, une effervescence populaire, un trafic intense. Cela me coupe le souffle, je n’ose même pas imaginer la grande Tokyo et ses 12 millions d’habitants que je n’ai pas encore visitée. Ici tout est haut, tout est grand, on a même construit une autoroute aérienne qui passe en plein de cœur de la ville.

    Un ami de Sayaka, Keishi, nous a rejoint et nous serre de guide. La première étape est le Osaka-jo, le Château d’Osaka. Il s’étend, entouré de ses gigantesques murailles bordées d’une eau sombre et chargée d’Histoire, au beau milieu de la ville. Le contraste est saisissant. C’est bien simple, du haut de son observatoire, on peut apprécier la vue à 360° d’une ville aux allures futuriste et qui n’est stoppée que par les montagnes et l’océan.

    Il est temps de redescendre sur terre, l’intérieur du château n’a plus rien d’ancien, tout a été rénové transpire le mauvais musée. Une balade pour touriste au beau milieu d’un univers que l’on est à 100 lieux de comprendre. On ne s’y attarde de pas.

    Notre virée nous amène à prendre le métro vers le quartier de Namba reconnus pour son caractère animé, c’est là qu’il faut être pour s’amuser. Je remarque que nous ne sommes pas les seuls à le savoir au vue de la foule qui se presse aux creux des rues bordés de magasins et d’enseignes bigarrées, clinquant de mauvais gout pour certaines, amusantes pour d’autres, de la surenchère dans le tape à l’œil. Mais le tout colle bien et donne une atmosphère unique que l’on ne retrouve pas du tout en Europe. On s’y sent bien, on s’y sent vivre, on se laisse emporter par la marrée humaine et on profite. A midi nous avons mangé des Okonomiyaki お好み焼き, genre d’omelette-pizza typiquement japonaise. Ensuite au détour d’une rue piétonne, nous prenons une boite de Takoyaki たこ焼, genre de boules de pate a crêpe contenant du poulpe cuite comme des gaufres. Ensuite en guise de dessert, je m’offre une glace auprès d’un marchand indien qui s’est foutu de ma gueule avec ses tours de passe-passe, faisant semblant de me donner la glace, me la retirant des mains ou donnant un corné vide, je voyais son manège, mais c’était plus fort que moi, quand on te tend un truc tu l’attrapes.


     
    Mais le temps a passé trop vite et il est déjà l’heure de faire un clin d’œil à cette ville dans laquelle j’espère revenir avant de partir. L’avion nous attend et l’heure tourne. Au passage, par la vitre du bus qui emprunte l’autoroute aérienne, passant sur le pont traversant la rivière Yodo, un magnifique couché de soleil plonge la ville dans un éther bleutée aux irisations multicolores.

    C’est alors que je comprends que je suis fait pour cela et que rien d’autre au monde ne me fera plus frissonner.


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    L'automne a fait son état des lieux avant de claquer la porte. Nous avons alors décidé d’aller visiter Aso, profitant du week-end. J’y suis allé avec Yaëhl, Léa et Kensaku (Ken), un étudiant japonais en droit qui nous a emmenés en voiture.

    Encore une fois la pluie, le vent et la brume étaient au rendez vous. Du coup on y voyait comme dans le trou d’un renard. Nous avons abandonné nos espoirs de visiter la plus grande caldera du monde et somme aller passer par le temple d’Aso que Yaëhl n’avait pas vu (Voir un Week-end à Aso).

    Les japonais ont pour habitude de venir prier au temple en cette fin d’année afin que la suivante soit meilleure encore. Ils ont le choix de faire un don au temple en jetant une pièce devant l’autel ou d’acheter des petits objets qui portent chance. On peut aussi acheter des Ema 絵馬 (plaquettes à vœux) et les accrocher sur un portique près du temple pour qu’elles puissent être lues par les dieux.

    Après cela nous sommes allés dans un Onsen 温泉 (sources chaudes). Ce sont en fait des établissements bâtis sur des sources thermales où souvent les hommes sont séparés des femmes (nudité oblige) et où il est de coutume de se laver intégralement avant de se relaxer dans un énorme bain (on peut choisir parmi la multiples différents à l’intérieur ou à l’extérieur). Mais attention à ne pas rester très longtemps. C’est une des facettes du mode de vie à la japonaise et ce n’est pas cher (500 soit 4,50€ pour le temps qu’on veut).


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