• Cela faisait longtemps que je n’avais pas écris quelque chose sur mon blog. Il faut dire que cette fin d’année était très mouvementée et qu’il n’était pas facile de trouver une minute à moi. Le temps file ici loin. Les jours, les semaines et les mois s’égrainent sans fin et sans répit. Pourtant, j’ai l’étrange impression d’avoir toujours été ici, d’avoir toujours connus ces gens que je viens à peine de rencontrer. Lorsque j’arpente les rues de Kumamoto, néanmoins, je sens parfaitement que quelque chose ne va pas. Les gens me regardent du coin de l’œil, certains me sourient, d’autres font semblant de ne pas me voir.

    Je ne suis pas japonais.

    Pour cette raison je ne serai jamais intégré dans ce pays. Je serai toujours un Gaijin.  Cela fait peine à dire mais au Japon le uchi (dedans) et le soto (dehors) sont très importants. La société japonaise repose sur un système de groupes, de cercles internes qui se chevauchent et qui changent selon la situation (un individu, cadre respecté d’une compagnie japonaise pourra être considéré comme un inférieur dans le sport dans lequel il a décidé de débuter). Tout repose alors sur le fait de savoir si une personne est hors du cercle ou dedans. Le pire pour un japonais est de n’appartenir à aucun cercle, groupe. C’est pourquoi à l’université, les japonais se ressemblent tous, qu’ils suivent la mode, qu’ils font partie de club. Pour ne pas être marginal. S’ils ne font pas preuve d’un minimum de normalité, ils seront qualifiés de KY (Kuki Yome), littéralement une personne qui n’est pas capable de lire dans l’air, soit quelqu’un qui ne sait pas décoder les situations et agir avec le comportement adapté.  Un japonais se doit donc de suivre le courant, cet air irrésistible produit par le déplacement de la masse.

    Parce qu’au japon, le sang chi () est très important, je suis automatiquement considérer comme quelqu’un d’anormal, qui n’appartient pas à cette société. Je suis tout au plus considéré comme un invité qui repartira tôt ou tard dans son pays. Je suis traité avec égard et respect mais toujours avec une certaine distance. J’ai rencontré un homme qui vivait depuis 20 ans au japon, qui a une femme japonaise, des enfants mais qui été toujours considéré comme un étranger. Avec les français, nous nous sommes un peu fait à cette idée et prenons cela en dérision. Notre nouvelle expression lorsque nous faisons quelque chose de grossier ou de typiquement non-japonais est « Yappari Gaijin » (Ca ne m’étonne pas de toi l'étranger).

    Ne soyez pas outrés, on est Japon, c’est un autre Monde… Yappari Japon


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  • Le temps a fait un bond, je me retrouve à la veille de mon départ à me demander si ma valise ne va pas être trop lourde, si je vais pouvoir prendre tous ce dont j'ai besoin. Bien que le temps me soit compté, je m'emmure dans l'inefficacité la plus totale. Des monceaux de linges me regardent comme des montagnes silencieuses, attendant que j'aborde leurs flancs. Le pic à la main et la corde sur l'épaule, je demeure pourtant de glace. Parallèlement, mon esprit bouillonne, mon imagination fulmine... on devine qu'un raz de marée approche mais on ne sait pas trop quel sera la hauteur de la vague.

    Loin de toutes ces métaphores, j'inspire un grand coup. J'ai dit au revoir à ma famille et à mes amis, ce soir, je partirai pour Paris. Il est compliqué de décrire ce que l'on ressent. Je suis joyeux, stressé, triste, calme, impatient, nostalgique... Un cocktail d'émotions que l'on comprend seulement lorsque l’on vit une telle situation. Certains dans mon cas seraient comme des fidèles trépignant sur le parvis de la plus grande cathédrale du monde qu’il n’ont pas encore visité… mais qu’ils aperçoivent déjà depuis quelques kilomètres. Je ne pense pas être de cela car si demain je visite cette cathédrale, ce ne sera pas par foi mais pour contempler les vitraux, les voutes et humer le parfum de la pierre et de la bougie… et pourquoi pas taper la causette au curé.

    J’espère ici vous donner l’envie de pousser la porte.


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    Départ prévu le 30 septembre 2009 à 20h00, heure française. De Charles de Gaulle, j'attendrai après 11h40 de vol Tokyo Narita (NRT). Je survolerai ainsi une bonne moitié de notre planète, avant-gout de futurs voyages niché à haute altitude. A partir de là, j'ai environ 3 heures pour récupérer mes bagages et rejoindre Tokyo Haneda, un autre aéroport, afin de prendre le vol pour Kumamoto qui arrivera à 20h05 heure locale. Ce balaie bien chronométré semblerait bien fini s'il ne s'agissait pas de rejoindre la Maison Internationale (I-House) par mes propres moyens. En effet, le petit comité d'accueil prévu par les japonais n’œuvre qu'entre certaines heures.

    Pour l'instant, nous ne sommes que le Dimanche 13 septembre, j'ai encore le temps. Seulement, bientôt la machine embrayera une autre vitesse. Il va falloir régler les derniers problèmes, accomplir les dernières tâches, dire au revoir à tout le monde, ranger sa chambre, remplir sa valise et faire la queue... avant de partir. L'émotion est palpable, la sueur suinte, les pas trépignent mais je demeure zen... Je ne m'impatiente pas, je profite le plus possible des gens que j'aime. Ce fantôme qui planait sur moi dans l'article précédent semble s'être évaporé... Je flotte... Aujourd'hui j'ai vu une émission où des gens flottaient sur la Mer morte... j'irai bien y faire un tour un jour, si elle existe encore, pour flotter et voir le ciel bleu d'Israël...

    Avant d'envoyer un baiser à mon Périgord, j'embrasse la terre, je m'agenouille dans la poussière et me roule dans l'herbe. J'oubliais de dire, entre ces galipettes bucoliques, que je partais demain à Paris chercher mon sésame.

    Je ferai bientôt un petit topo de toute la paperasse à affronter lorsque l'on veut partir dans le cadre d'un programme d'échange. Même si cela s'avère rébarbatif, on s'en accommode et on se dit que ce qui nous attend vaut bien cela.

     


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  • La semaine de vacance passée sur l’île d’Oléron avec mes amis m’a permis de me reposer. Loin du brouhaha administratif qui déferlait sur moi jusque lors, j’ai pu l’espace de 6 jours penser à autre chose. Penser à autre chose qu’à mon visa que je n’ai toujours pas faute de la réception d’un papier essentielle à son obtention (Certificat of eligibility), qu’au billet d’avion que je ne veux pas acheter sans mon visa et au dossier pour les bourses que je ne peux pas envoyer sans avoir fait mon inscription définitive à Bordeaux IV. C’est sans compter la banque, les assurances et mon opérateur internet.

    Enfin, bien que je m’y sois replongé, il demeure quelques échos de plage et de soleil mêlés de sourire et d’amertume. En effet, je pense souvent au fait que je ne vais pas revoir ma famille et mes amis pendant un an et j’appréhende quelque peu l’effet que la distance aura sur ces relations. J’espère ne perdre personne en cours de route seulement si cela devait être le cas, ma décision resterait la même.

    En tout état de cause, je préfère ne pas y penser et préparer mon voyage le plus sereinement possible tout en profitant de chaque instant. Ma rentrée est le 28 septembre, cela me laisse encore pas mal de temps pour me préparer… et rêver…

    P.S : Quelques photos du séjour

     

     

     

     

     



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