• L'appartement où j’étais avec Yaëhl sentait un peu le renfermé. La salle de bain s’était acoquinée avec nos amis les moisissures et j’avais l’impression que mon matelas venait d’un squat. Il était donc temps de larguer les amarres et de déménager dans d’autres dortoirs flambant neufs à la mode Börgheim de chez Ikea. C'est-à-dire que c’est bien mignon mais je ne donne pas cher de leurs peaux de carton dans dix ans. Ma chambre est une cage à lapin, c’est beau dire elle doit bien faire trois fois la taille de la douche. M’enfin, c’est chaleureux, je me sens plutôt bien ici. Chaque chambre est équipée d’un bureau, d’une étagère, d’un lit simple, de rangements et d’un dressing. Je suis au rez-de-chaussée et ai accès à un petit balcon sur lequel je peux pendre mon linge. On a le nécessaire pour cuisiner dans la pièce à vivre, un frigo et une machine à laver.

    J’ai emménagé avec deux coréens avec qui je m’entends super bien.  Cela me permet de travailler mon japonais et d’apprendre des rudiments de coréens. M’enfin, parfois la cohabitation francophone avec Yaëhl me manque mais on se voit toujours souvent.

    Je profite de cet article pour lâcher mon adresse et mon numéro:

    D-101-3

    Kumamotoshi Kurokami 7-763
    Kokusaikoo Ryukaikan
    JAPAN


    Tel : 81-96-338-4400 – [Attendre la fin du speech en Japonais] – 4103


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  • Voilà, il est désormais temps de vous montrer l'endroit ou je vis. Cela ne paye pas vraiment de mine, l'ambiance qui s'en dégage n'est pas vraiment très chaleureuse, certes, quand je rentre une legère odeur de moisi plane dans l'air... mais on finit par s'habituer. Mon collocataire et moi ne sommes pas si mal logés que ça. Mon collocataire? Yaël de Bordeaux III, un pseudonyme qui sonne comme celui d'un personnage de fantasy, en troisième année de japonais. Il s'en sort bien mieux que moi pour lire les Kanjis, sortes d'arabesques sinueuses peuplant les livres, les enseignes, les cahiers d'école et dont la signification me semble si lointaine, parfois même hostile.

       

    C'est donc ici que nous vivons, dormons, mangeons et revons. Rêves inutiles, de voitures en pates à modeler sur des colines vertes. Rêves de mes amis et de ma famille, scènes de la vie de tous les jours, comme si nous n'étions pas partis. Rêves de bouffe... j'ai parfois l'impression que je vais mourir de faim dans ce pays. Mais où sont passés le vrai pain, le vrai fromage, le vrai beurre, la vrai crème fraiche, les pates italiennes et les kebabs? Dans les rues de Kumamoto, les enseignes à consonnance françaises pullulent : Boulangerie Française, A la calte, Ellemoi, Bistrot de Pigalle... Des consonnances parfois bien employées et certaines dont l'abérance laisse pantois. C'est plutôt amusant à voir mais cela ne remplit pas son ventre, les produits proposées n'ont de français que le nom. Je commence dejà à m'habituer à cette restriction et mange des aliments du pays, je mange moins aussi. Les japonaises étaient hallucinées de me voir prendre trois sandwichs (ils étaient très petits), je n'en prend plus que deux désormais.

    Je ferais bientôt un petit tour de la cuisine locale.

    P.S: Je ne suis dans cette appartement que temporairement, en novembre tout le monde déménage dans de nouveaux batiments. Je serai alors en colloc avec deux coréens. J'espère l'epxerience profitable.


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